Le Maroc pourra devenir avant 2030 un exportateur de pétrole vert.. IRESEN et ses partenaires mettent le turbo

La réalisation de leur plateforme dédiée à l’hydrogène et l’ammoniac verts commencera dès janvier prochain. Parallèlement, une 3ème étude est en cours pour préparer la feuille de route du Maroc dans ce domaine très prometteur.

La baisse des coûts des énergies renouvelables et l’abondance de sites Marocains alliant un fort ensoleillement et des vitesses de vent élevées ouvrent de nouvelles opportunités pour produire de l’hydrogène ou des dérivés sans CO2. L’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (Iresen) à travers Green Energy Park, et ses partenaires – OCP et l’Université Mohammed VI Polytechnique du côté marocain ainsi que Fraunhofer et ses instituts du côté allemand – mettent le turbo sur le Power-to-x. Avec la baraka du Ministère de l’énergie, des mines et de l’environnement qui suit de très près ce projet, la réalisation de la plateforme dédiée à la recherche sur l’hydrogène et l’ammoniac vert commencera dès janvier. Selon Badr Ikken, le Directeur général de l’Iresen « le projet commencera par la mise en place d’un premier pilote pour tester plusieurs technologies de production d’hydrogène et de ses dérivés à base d’énergies renouvelables en tant que vecteur d’énergie pour la génération, le transport et le stockage de l’énergie mais aussi en tant que matière première. Ceci en adéquation avec les résultats des deux premières études menées l’année dernière par trois instituts de Fraunhofer, l’un des plus grands centres de recherche appliquée au monde. Cette technologie est complémentaire aux énergies renouvelables et permettra de décarboner différents secteurs de notre société, tout en créant une forte opportunité de développement économique et social à travers l’export. L’hydrogène est difficilement transportable donc il faudra développer localement des infrastructures industrielles de transformation».

En effet, c’est suite à ces études qui ont démontré, d’une part, que le Maroc pourrait capter 2 à 4% du marché mondial de l’hydrogène, estimé à plusieurs milliers de TWh ; et d’autre part, que ses dérivés que

sont l’ammoniac vert et le méthanol pourraient être rentables à court et moyen termes, que l’Iresen et ses partenaires ont décidé de se lancer dans cette « belle aventure » qui a déjà un premier partenaire tout trouvé qui est l’Allemagne. Ce pays, première économie de l’UE, va progressivement arrêter toutes ses centrales à charbon à partir de 2022 jusqu’à 2038 et aura besoin d’importer des combustibles propres notamment des molécules vertes. Sur les moyens et long termes, l’Allemagne devra importer massivement de l’hydrogène et des dérivés verts. D’ailleurs, ce projet a fait l’objet de la publication conjointe d’un manifeste par le Ministère fédéral allemand de l’économie et de l’énergie, le Ministère fédéral allemand de l’enseignement supérieur et de la recherche, le Ministère fédéral allemand du transport et des infrastructures digitales et le Ministère fédéral allemand de la coopération et du développement. Dans ce document, ces quatre partenaires expliquent que les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique sont les maillons centraux de la transition énergétique. Des avancées monumentales ont été effectuées dans ces domaines, mais aujourd’hui des maillons complémentaires, notamment des vecteurs énergétiques sous forme de gaz, et plus précisément l’hydrogène produit sans CO2, deviennent nécessaires pour décarboner la société allemande et atteindre ses objectifs par rapport à la protection du climat. A la question pourquoi l’hydrogène, les quatre ministères répondent que « pour réussir une réelle transition énergétique, nous aurons besoin, sur le moyen et long termes, d’hydrogène vert comme vecteur d’énergie et comme matière première dans l’industrie de la chimie pour plusieurs produits, tels que l’ammoniac, le méthanol et les polymères, mais aussi pour décarboner les process de production tels que ceux actuellement en usage dans l’industrie de l’acier ».

L’hydrogène et ses dérivés gazeux et liquides pourront être utilisés pour des applications difficilement alimentées par l’électricité, notamment le transport maritime, aérien, le transport de marchandises et les « voitures » sur de longs trajets. Il sera également possible de décarboner des industries polluantes telles que l’industrie du ciment, tout en valorisant le CO2 en l’intégrant dans des vecteurs énergétiques.
Autrement dit, ces Ministères se mobilisent pour l’hydrogène parce qu’il constitue une forte opportunité pour le développement économique
de l’Allemagne. «L’industrie Allemande est déjà aujourd’hui championne du développement et de l’export des équipements et installations pour la production d’hydrogène et de Power-to-x. Nous souhaitons maintenir ce
positionnement pendant l’émergence et le développement des marchés du Power-to-x. Et cela ne sera possible qu’à travers la recherche et l’innovation »,
 expliquent-ils.

C’est dans le cadre du partenariat énergétique Marocco-Allemand et avec le soutien de la GIZ qu’Iresen et ses partenaires ont décidé d’accélérer le pas afin de renforcer les capacités et se positionner rapidement sur le développement technologique de cette filière afin de faire de notre pays un pionnier de la production de molécules vertes et permettre la mise en place d’un nouveau partenariat énergétique à forte valeur ajoutée. Une offensive très porteuse qui est très bien encadrée et diligentée. En effet, le Ministre de l’énergie, des mines et de l’environnement, Aziz Rabbah, a déjà mis en place une Commission nationale de l’hydrogène vert et du Power-to-x, dont les représentants ont participé toute la semaine dernière à des rencontres ministérielles, des conférences et des visites de sites industriels. Par ailleurs, une 3ème étude de préparation de la feuille de route du Maroc dans ce domaine est également en cours pour saisir toutes les créations d’emplois et de richesse que cette technologie pourrait induire.

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