Hausse des taux.. Le secteur de l’immobilier toujours sous pression

Certes, les taux d’intérêt des crédits immobiliers sont restés stables au mois de mars, puisqu’ils sont ressortis à 4,5% toutes durées confondues, a notamment indiqué le baromètre d’Afdal. Mais depuis novembre 2022, le secteur vit des périodes difficiles, exacerbées par la hausse des taux d’intérêt des prêts immobiliers induite par les augmentations successives du taux directeur de Bank Al-Maghrib ; et surtout l’avenir y demeure incertain.

 

 

Petite accalmie dans le secteur de l’immobilier au mois de mars. En effet, durant le troisième mois de l’année, les crédits immobiliers ont oscillé entre 4,10% et 4,50% sur une durée maximale de 15 ans et entre 4,20% et 4,75% sur des maturités plus longues. Bien que les banques n’aient pas apporté beaucoup de modifications à leurs grilles de taux, il est important de noter que les écarts pouvaient être significatifs d’une banque à l’autre et en fonction du profil de l’emprunteur. L’information a été donnée par le baromètre d’Afdal, qui a rappelé que ce petit répit se déroulait quand même dans un contexte où la tendance des taux était à la hausse. Ce qui signifie que les emprunteurs potentiels se devaient d’agir rapidement pour concrétiser leur projet immobilier.

 

Selon le baromètre, « par exemple, un emprunteur qui émarge à 25.000 DH par mois pouvait emprunter sur une durée de 25 ans à un taux de 4,2% en fin d’année dernière. Il pouvait mobiliser près de 1,9 million de DH. Quatre mois après, il ne peut pas emprunter plus de 1,8 million de DH. De surcroit, si les taux pour ce profil grimpent à 5%, ce qui est fort probable, son pouvoir d’achat baissera davantage, aux alentours de 1,7 million de DH ».

 

Face à la situation difficile que vit le secteur de l’immobilier, le ministère de l’Economie et des Finances a repoussé l’entrée en vigueur du Plan comptable à 2025, au lieu de janvier 2023.

 

Mettre les banques en compétition…

Afdal recommandait donc de mettre les banques en compétition, en passant notamment par un courtier, afin de bénéficier des meilleures offres possibles. Ceci étant, « en dehors des taux qui grimpent et dont la hausse pourrait s’accélérer au cours des prochains mois, les exigences des banques n’ont pas beaucoup évolué ces derniers temps, en particulier pour les particuliers », observe un professionnel.               Selon le même observateur, il y a par contre un resserrement des conditions pour les professionnels et les professions libérales. Cela dit, chaque cas est différent et certaines banques peuvent être très compétitives. D’autant plus que la conjoncture pourrait faire plonger la demande de nouveaux prêts. De quoi octroyer une certaine marge de négociation à ceux qui se lancent. Bref pour ceux qui avaient un projet immobilier en tête, Afdal recommandait d’agir rapidement en comparant les offres des différentes banques et en prenant en compte les écarts de taux, ainsi que les autres frais liés au crédit. Ce qui pouvait aider à réaliser des économies substantielles sur la durée du prêt.               Cette recommandation d’agir vite a été formulée parce que le secteur de l’immobilier est toujours sous pression et personne ne sait au juste quand l’inflation importée qui est la source de tout cela va s’arrêter.

… Et attendre un coup de pouce de l’Etat

En attendant, les promoteurs immobiliers demeurent particulièrement affectés par la hausse des taux qui a mis sous pression leurs marges qui étaient déjà affectées par l’inflation.

Dans cette période d’incertitude, où il est difficile de prédire l’avenir du secteur de l’immobilier au Maroc, les investisseurs sont également dans l’attentisme. Ils attendent notamment des mesures fiscales qui pourraient être mises en place pour soutenir la demande. Mais pour le moment, un seul geste est venu des autorités. La ministre de l’Economie et des Finances a, en effet, accordé un sursis aux promoteurs immobiliers concernant l’harmonisation des règles comptables en repoussant l’entrée en vigueur du Plan comptable à 2025, au lieu de janvier 2023 comme initialement prévu. L’objectif étant de donner plus de temps aux opérateurs du secteur, en particulier ceux cotés en bourse, de mieux comprendre l’impact de la mise à jour sur leurs indicateurs financiers.

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