Le Maroc améliore sa position de deux places au classement mondial de la liberté de la presse

En matière de liberté de la presse, le Maroc améliore son classement en passant de la 135 à la 133e place sur 180 pays, dans le classement mondial réalisé par Reporters sans frontières (RSF). Reporters sans Frontières (RSF) a publié l’édition 2020 du classement mondial de la liberté de la presse et qui concerne 180 pays.

Le Maroc améliore sa position de deux places pour occuper le 133e rang sur ce classement (Tunisie 72, Liban 102, Afghanistan 122, Algérie 146). Par contre, il perd 1,10 point pour atteindre un score de 42,88.

Commentant cette performance, le rapport souligne qu’au Maroc, les pressions judiciaires contre les journalistes persistent de même que la suppression du ministère de la Communication et l’installation du conseil de presse n’ont pas contribué à créer un environnement de travail apaisé pour les journalistes et les médias.

Globalement, l’édition 2020 du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières souligne que la décennie à venir sera décisive pour l’avenir du journalisme. La pandémie de Covid-19 met en lumière et amplifie les crises multiples qui menacent le droit à une information libre, indépendante, pluraliste et fiable.

En plus des crises qui affectent l’avenir du journalisme : crise géopolitique (agressivité des modèles autoritaires), technologique (absence de garanties démocratiques), démocratique (polarisation, politiques de répression), de confiance (suspicion, voire haine envers les médias d’information) et économique (appauvrissement du journalisme de qualité) ; s’ajoute la crise sanitaire que nous vivons. RSF avance ainsi un effet multiplicateur du Covid-19.

Le rapport souligne une corrélation évidente entre la répression de la liberté de la presse à l’occasion de l’épidémie de coronavirus et la place des pays au Classement mondial. «La Chine (177e) et l’Iran (173e, – 3), foyers de l’épidémie, ont mis en place des dispositifs de censure massifs. En Irak (162e, – 6), l’agence de presse Reuters a vu sa licence suspendue pour trois mois, quelques heures après avoir publié une dépêche remettant en cause les chiffres officiels des cas de coronavirus. Même en Europe, en Hongrie (89e, – 2), le Premier ministre Viktor Orbán a fait voter une loi dite “coronavirus” qui prévoit des peines allant jusqu’à cinq ans de prison pour la diffusion de fausses informations, un moyen de coercition totalement démesuré», précise-t-on.

Dans le monde, la légère amélioration (- 0,9%) de l’indice de référence, qui évalue la situation à l’échelle de la planète entière, s’inscrit dans un contexte général détérioré : l’indice global reste dégradé de 12% par rapport à ce qu’il était à sa création en 2013. Si le pourcentage de pays situés dans la zone blanche du Classement, qui indique «une bonne situation» de la liberté de la presse, reste inchangé (8%), celui des pays situés dans la zone noire, qui signale «une situation critique», augmente de 2 points et passe à 13%.

Le rapport revient également sur la crise économique que vit le secteur des médias. Dans de nombreux pays, la mutation numérique laisse le secteur des médias exsangue. La baisse des ventes, l’effondrement des recettes publicitaires, et à l’augmentation des coûts de fabrication et de distribution liée notamment au prix croissant des matières premières, ont conduit les rédactions à multiplier les plans sociaux. RSF cite à tire d’exemple la presse américaine qui a perdu la moitié de ses emplois ces dix dernières années. Cela n’est pas sans conséquences sociales ni impact sur la liberté éditoriale des médias sur les différents continents.

On estime par ailleurs que les journaux dont la situation économique est affaiblie ont naturellement des capacités moindres de résistance aux pressions.

L’organisation note également que la crise économique a accentué les phénomènes de concentration, et plus encore les conflits d’intérêts, qui menacent le pluralisme et l’indépendance des journalistes.

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