Grève des transporteurs : Les partenaires commerciaux du Maroc déjà asphyxiés

Une pénurie se fait sentir à 15 kilomètres du Maroc, en Europe, et suscite déjà une peur viscérale en France et en Espagne, où une grève des routiers s’envenime considérablement de jour en jour.

En Espagne, pas moins de 75.000 conducteurs sont en grève illimitée depuis lundi 21 mars, à l’appel de Plataforma Nacional Del Transporte por Carretera. Au cœur des revendications, comme en France, la sempiternelle flambée des prix des carburants.

La situation prend une ampleur inédite. En effet, le ministère de l’Intérieur espagnol a donné ses instructions à toutes les régions espagnoles de mobiliser 23.000 agents de forces de l’ordre à organiser et à sécuriser les convois de transporteurs de biens essentiels.

La grève est interprétée sur le terrain par des piquets de grève, des barrages routiers et des convois escargots dans les grandes villes et les ports du pays. La mobilisation des routiers impacte désormais fortement l’approvisionnement des marchés nationaux et internationaux en produits agricoles et industriels.

Les médias espagnols rapportent que les rayons de plusieurs magasins sont vides. Des chaines de fast-foods comme Burger King ont décidé de fermer provisoirement leur établissement dans des régions comme Andalousie, faute évidemment de réapprovisionnements.

D’autres graves répercussions telles que la fermeture des usines comme la sucrerie Azucarera de Jerez, habituellement ouverte sans interruption, indiquent les médias espagnols. ArcelorMittal a été contraint de suspendre sa production dans les Asturies et l’usine Ford d’Almussafes (Valence) a stoppé sa production de véhicules.

Le gouvernement espagnol a décidé, lundi 21 mars au soir, lors d’une réunion d’urgence, vu la situation critique, les ministres de Transports, des Finances et des Affaires économiques ont rencontré les syndicats de transporteurs, hormis l’organisation qui représente les routiers indépendants (la majorité des grévistes).

En parallèle, la situation gagne aussi la France. Certes, elle n’est pas de la même ampleur, mais elle évolue à petit feu. Plusieurs blocages paralysant certains axes et certaines villes et des barrages filtrants ont eu lieu encore hier dans tout l’Hexagone. Les transporteurs sont accompagnés des entreprises du BTP, les chauffeurs de taxi, les agriculteurs et parfois par les pêcheurs pour défendre leur cause commune : «la hausse des prix des carburants».

Les subventions qui tardent au Maroc

La même flambée concerne également le Maroc. Les acteurs, les syndicats et les professionnels avaient exprimé leur ras-le-bol plus tôt dans le mois de mars. Des promesses gouvernementales ont été annoncées afin de faire face à cette envolée historique des prix des carburants.

Jusqu’à présent, ces mesures, tant attendues, n’ont pas été dévoilées par les responsables des départements compétents, «habituellement lents à concrétiser des mesures réformatrices mais prolixes à avancer des promesses», s’insurge un professionnel.

La situation prend de l’ampleur dans des pays considérés alliés du Maroc, tels que l’Espagne, le premier partenaire commercial du Maroc asphyxié par la crise des routiers, provenant de l’absence des mesures adéquates pour contrecarrer l’envolée des prix des carburants. Les choses vont de mal en pis, la crise est en train de se transformer en désobéissance sociale d’après ce que l’on a pu analyser des médias espagnols, vu la mobilisation des forces de l’ordre décidée hier soir.

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