France.. A cause du coronavirus, le BTP est en colère contre le gouvernement

Ce jeudi matin, le président de la Fédération française du bâtiment (FFB), Jacques Chanut, dénonce des propos qui auraient été tenus «dans des réunions de très haut niveau», sans donner plus de détail sur l’identité ou le profil des auteurs de ces déclarations. «Un scandale, une honte !», a-t-il dit.

Certaines entreprises du BTP, secteur qui emploie plus de deux millions de salariés en France, seraient prêtes à arrêter leurs activités pour profiter du chômage partiel. «Une entreprise du BTP qui fait zéro de chiffre d’affaires ne peut pas tenir un mois !», a rétorqué sur BFM le président de la FFB, en colère. Assurant sa volonté d’«apaiser (les tensions)», Jacques Chanut prévient le gouvernement : «Certains politiques n’ont pas senti monter la colère dans le pays. Il ne faudrait pas que quelques-uns s’amusent, avec quelques bons mots, à mettre de l’huile sur le feu».

Alors que Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des finances, a demandé que les salariés des secteurs essentiels continuent de travailler, le flou plane au-dessus du secteur du BTP. «On a vraiment besoin que la pression redescende et que l’on se mette autour de la table pour regarder dans quelles conditions on peut demander à nos ouvriers de retourner sur un chantier en toute sécurité», réclame Jacques Chanut. Le président de la République a exhorté les entreprises et les salariés «à poursuivre leur activité, lorsque cela est possible, dans le respecte des règles de sécurité sanitaire».

Le ton est tout aussi virulent du côté des représentants des petites entreprises du bâtiment (Capeb). La directive donnée par Bruno Le Maire a été rappelée par son homologue de l’Intérieur Christophe Castaner. Une consigne contestée par la Capeb. «Elle ne garantit pas la sécurité des salariés et fait peser de graves risques sur la responsabilité des chefs d’entreprise, affirme Patrick Liébus, son président. Surtout elle est incohérente avec l’appel du Président de la République d’arrêter les chantiers lorsque les conditions de prévention ne sont pas remplies comme c’est le cas sur la plupart des opérations de construction.»

Le secteur du BTP appelle ainsi le gouvernement à autoriser l’arrêt temporaire des chantiers, à l’exception des interventions urgentes et de déterminer ceux qui pourraient être poursuivis.

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