Covid-19… La riposte de la Banque mondiale est d’une rapidité et d’une ampleur sans précédent

Avec le soutien de la Banque mondiale et de la communauté internationale, la Guinée, avait mis au point une stratégie d’intervention bien avant l’apparition des premiers cas de COVID. Le pays avait tiré les leçons de la lutte contre l’épidémie d’Ebola de 2014-2016. Dans d’autres pays en revanche, la pandémie a ébranlé les systèmes de santé et semé l’incertitude quant à la marche à suivre.

Confrontés au défi de contenir la propagation du virus, les pays en développement ont sollicité une aide pour déployer des solutions d’urgence. Le Groupe de la Banque mondiale a immédiatement répondu présent. En quelques semaines seulement, la Banque a mis sur pied une réponse sanitaire d’urgence et de portée mondiale, en étroite collaboration avec les autorités nationales, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’UNICEF et d’autres partenaires internationaux.

Forte de son expérience des crises sanitaires accumulée au cours des vingt dernières années, la Banque a pu organiser une réponse d’une rapidité et d’une ampleur sans précédent dans son histoire. Ce soutien s’est d’abord attaché à renforcer les systèmes de santé afin de relever les défis immédiats posés par la Covid-19.

À travers une combinaison de nouveaux projets, la restructuration de projets existants et leurs volets d’urgence et le déploiement des instruments de financement en cas de catastrophe, l’action du Groupe de la Banque mondiale s’articule autour de quatre axes prioritaires : sauver des vies, protéger les pauvres et les plus vulnérables, favoriser une croissance durable des entreprises et œuvrer en faveur d’une reprise résiliente.

La Banque a prévu de débloquer jusqu’à 160 milliards de dollars de financements sur 15 mois pour aider les pays à faire face aux conséquences sanitaires et économiques de la pandémie, dont 50 milliards de nouveaux engagements de l’Association internationale de développement (IDA) destinés aux pays les plus pauvres. Cet objectif est aujourd’hui sur la bonne voie : le soutien d’urgence concerne actuellement 111 opérations dans le secteur de la santé, dont 30% au bénéfice de 900 millions d’habitants de pays en situation de conflit, de fragilité et de violence, c’est-à-dire là où vivent les populations les plus vulnérables.

Dès mars 2020, le Groupe de la Banque mondiale est au nombre des premières organisations à mettre en avant la nécessité de développer rapidement des vaccins anti-Covid et d’assurer leur distribution à grande échelle, et se mobilise pour réunir des partenaires clés autour des enjeux d’un accès juste et équitable aux doses vaccinales pour les pays en développement.

Aujourd’hui, le Groupe déploie une enveloppe de 12 milliards de dollars pour aider les pays à revenu faible et intermédiaire à financer l’achat et la distribution de vaccins, de tests et de traitements. La difficulté n’est pas de se procurer des vaccins et des médicaments mais d’assurer leur diffusion, notamment auprès de ceux qui en ont le plus besoin. À cet égard, la pandémie a aggravé un problème préexistant. Partout dans le monde, on ressent le besoin urgent de renforcer des systèmes de santé en mal de personnel qualifié, de capacités de stockage et de transport des vaccins indispensables pour conserver et assurer la chaîne du froid dans les zones reculées et, dans certains pays, de centres médicaux équipés pour procéder aux vaccinations. Pour y remédier, le Groupe de la Banque mondiale aide les pays à évaluer leur état de préparation et à recenser et résoudre les difficultés éventuelles, afin qu’ils soient en mesure de distribuer les vaccins et les traitements de manière équitable, efficace et sûre.

Par ailleurs, la Société financière internationale (IFC), la branche du Groupe dédiée au secteur privé, a constitué une plateforme mondiale pour la santé (a) qui permettra d’aider des entreprises à fournir des produits et des services médicaux, et notamment des vaccins, aux pays en développement.

Bien avant cette crise sans précédent, les conséquences de la faiblesse des systèmes de santé étaient visibles dans les résultats sanitaires des pays. La pandémie a mis en lumière ce qui se produit en l’absence d’une offre de soins primaires résiliente et de qualité. De nombreux pays ont pris conscience que leurs hôpitaux étaient mal préparés et sous-équipés lorsque la Covid-19 les a frappés. À l’échelle locale, les réseaux de veille sanitaire n’ont pas réussi à détecter rapidement la propagation du virus faute de ressources insuffisantes. En raison de la pénurie de fournitures et de matériel, les agents de santé étaient privés d’équipements de protection. Et la segmentation des systèmes de santé a empêché un flux efficace des patients, du personnel et des fournitures.

Au vu de ces obstacles et de la nature soudaine de la crise, l’aide d’urgence de la Banque mondiale s’est concentrée sur l’acquisition de nouveaux lits de soins intensifs et de respirateurs, sur le renforcement des laboratoires de test et sur la fourniture d’autres équipements et matériels médicaux essentiels.

En renforçant les systèmes de santé des pays, il s’agit également de traiter les effets secondaires de la pandémie et de lutter contre la désorganisation de soins essentiels et vitaux, en particulier pour les femmes, les adolescent(e)s et les enfants.

Avec cette crise dans la crise, la Covid-19 révèle des inégalités structurelles sous-jacentes qui ont déjà laissé de côté un grand nombre de personnes. Comme l’explique le Dr Muhammad Pate, directeur mondial du pôle Santé, nutrition et population à la Banque mondiale, «ces perturbations confirment nos mises en garde lancées dès le début de la crise sur les effets secondaires de la pandémie de Covid-19, qui mettent en péril de nombreuses années de progrès obtenus de haute lutte dans la santé et la nutrition des femmes et des enfants. La communauté internationale doit réagir rapidement et de manière résolue pour sauver des vies et protéger l’accès à ces services essentiels, car cet impératif fait partie intégrante d’un redressement post-pandémie solide».

En complément de l’action du Groupe de la Banque mondiale, le Mécanisme de financement mondial (GFF) a soutenu ses 36 pays partenaires et leur a fourni une assistance technique et financière pour assurer la continuité des services de santé essentiels pour les femmes, les enfants et les adolescent(e)s, tout en luttant contre la pandémie.

Selon les estimations de la Banque mondiale, le taux mondial d’extrême pauvreté devrait augmenter cette année, pour la première fois en plus de 25 ans. La Covid-19 risque ainsi de faire basculer jusqu’à 150 millions de personnes dans l’extrême pauvreté (c’est-à-dire avec moins de 1,90 dollar par jour) d’ici à la fin de l’année 2021.

Grâce à son expertise internationale, le Groupe de la Banque mondiale aide les pays d’Afrique subsaharienne à combattre le nouveau coronavirus en tirant les leçons des épidémies d’Ebola et en exploitant les systèmes mis en place pour y faire face.

Le soutien de la Banque prend notamment la forme d’un appui financier et d’une collaboration avec des centres d’excellence régionaux qui ont notamment contribué aux travaux de séquençage du génome du nouveau coronavirus. Il s’agit notamment du programme REDISSE (a) pour le renforcement des systèmes régionaux de surveillance des maladies en Afrique de l’Ouest et centrale, du Centre africain de contrôle des maladies (Africa CDC), du projet de réseau de laboratoires de santé publique en Afrique de l’Est et de l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS).

Le Groupe de la Banque mondiale accompagne les efforts déployés par les pays en vue de mieux prévenir, détecter et faire face à la propagation de la pandémie, tout en renforçant la préparation de leurs systèmes nationaux de santé publique. Il s’emploie aussi à restructurer, redéployer et réaffecter des ressources dans ses projets en cours.

Outre un bilan humain et économique de plus en plus lourd, la pandémie est synonyme d’isolement social, de deuil, de difficulté financière et de limitation de l’accès à certains services de santé, soit autant de facteurs préjudiciables au bien-être psychique des individus.

Dans de nombreux pays, les projets de la Banque soutiennent des interventions dans le domaine psychosocial. Ils ont pour but d’aider les personnes à faire face aux conséquences psychologiques des facteurs de stress tels que le confinement, l’isolement et les quarantaines, la peur de l’infection, le défaut d’information, la perte d’emploi et les difficultés financières, ainsi que la stigmatisation et la discrimination.

Sur fond de montée de la pauvreté, de changement climatique et de pénuries alimentaires, la pandémie de Covid-19 frappe de plein fouet les populations pauvres et marginalisées. Afin d’amortir le choc, la Banque mondiale active tous les leviers existants pour atteindre les plus vulnérables.

Ses programmes de développement piloté par les communautés permettent de fournir rapidement de l’argent et d’autres ressources aux populations, en venant avant tout en aide aux migrants, aux handicapés, aux femmes, aux jeunes sans emploi, aux personnes âgées et aux populations autochtones. Ces opérations s’appuient aussi sur la technologie et l’innovation pour garantir que les bénéficiaires disposent des informations dont ils ont besoin sur le coronavirus.

La sensibilisation des communautés joue un rôle aussi essentiel que l’action des personnels de santé sur le terrain pour combattre la pandémie. En effet, les dirigeants locaux et les chefs traditionnels sont des relais essentiels auprès des habitants. Ils contribuent à améliorer la compréhension des traitements par le public, à dissiper les rumeurs et à informer sur les risques liés au non-respect des consignes sanitaires et des prescriptions médicales.

La pandémie continue de faire des ravages dans une grande partie du monde et de nombreux pays sont déjà frappés par une deuxième vague. Alors que les essais sur des vaccins progressent, le Groupe de la Banque mondiale continuera à faire preuve de souplesse et de réactivité dans sa réponse sanitaire, en s’attachant à sauver des vies tout en mettant le cap sur la suite de son action dans les pays.

Les profondes répercussions de la crise sanitaire soulignent par ailleurs la nécessité de parvenir à une couverture sanitaire universelle qui permettra aux pays de protéger leur population, d’investir dans celle-ci et de construire un avenir résilient.

Pour contribuer à relever un défi mondial tel qu’une pandémie, nous devons travailler ensemble. Au cours des 100 prochains jours, le Groupe de la Banque mondiale espère aider au moins 100 pays à se préparer à déployer les tests, les traitements et les vaccins contre la Covid-19.

Dans le cadre du dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre Covid-19 (ACT-A), le Groupe collabore avec l’alliance GAVI, la CEPI (a), le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme et l’OMS pour assurer un accès généralisé et équitable aux vaccins, tests et traitements anti-COVID dans les pays les plus pauvres et vulnérables. L’enveloppe de 12 milliards de dollars mobilisée par la Banque s’inscrit pleinement dans le respect des principes de l’ACT-A et dans la réalisation de ses objectifs.

Les gouvernements peuvent utiliser ses fonds pour se procurer des vaccins et des traitements par l’intermédiaire du mécanisme COVAX. Il leur appartiendra en définitive de décider où et à quels canaux affecter ces ressources.

La Banque mondiale est convaincue qu’il faut aller de l’avant et aider les pays à renforcer leurs systèmes de santé, tout en sachant faire preuve de souplesse pour adapter ses méthodes et les modifier si nécessaire.

 

F. KHALID

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