CAN 2025 : les stades de Rabat et Tanger, symbole d’une filière BTP en pleine transformation

Parmi les nombreuses vitrines du Maroc moderne, les grands chantiers sportifs en cours à Rabat et Tanger s’imposent comme des démonstrations éloquentes de la montée en puissance de la filière nationale du BTP. À l’approche de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, les annonces de livraison imminente des deux enceintes résonnent bien au-delà du strict calendrier sportif.

Ces projets ne sont pas de simples rénovations. Ils sont le fruit d’un engagement industriel, technologique et organisationnel inédit, mobilisant des dizaines d’entreprises marocaines, des centaines de techniciens et des milliers d’ouvriers dans une course contre la montre. Ils incarnent un tournant : celui d’un BTP marocain qui monte en gamme, s’industrialise, se numérise et s’aligne sur les standards internationaux, sans renier ses capacités locales.

La maîtrise des délais annoncés par le ministre délégué Fouzi Lekjaa souligne la maturité grandissante du tissu professionnel national. Elle est aussi le reflet d’une gouvernance de projet plus rigoureuse, fondée sur la coordination étroite entre pouvoirs publics, maîtres d’ouvrage, entreprises, bureaux de contrôle et collectivités territoriales. Le modèle d’exécution mis en œuvre sur ces stades mérite d’être étudié, reproduit et généralisé.

Car ce que démontrent Rabat et Tanger, c’est qu’un BTP structuré autour d’une vision claire, de ressources adéquates et d’un pilotage exigeant, peut produire des ouvrages emblématiques dans des délais contraints, avec un niveau de qualité et de durabilité conforme aux attentes internationales. Et cela, sans céder au surcoût, ni sacrifier la chaîne de sous-traitance locale.

Le défi que représente la CAN 2025, et plus encore la Coupe du Monde 2030, n’est pas qu’un enjeu d’image ou de rayonnement. C’est une opportunité de structuration accélérée pour tout l’écosystème BTP marocain. Il pousse à repenser la formation, à renforcer l’intégration industrielle, à investir dans les matériaux durables, à introduire les technologies du BIM et de la préfabrication à grande échelle.

Les grands stades sont donc des jalons d’un changement plus profond. Ils sont les prémices d’un BTP qui sort progressivement du mode réactif pour devenir stratégique, qui ne se contente plus de bâtir, mais de concevoir des ouvrages résilients, adaptables et connectés aux besoins futurs du pays.

Nous devons voir dans ces livraisons prochaines non pas une fin, mais un commencement. Celui d’un nouveau cycle pour la construction au Maroc. Un cycle où l’excellence d’exécution ne sera plus l’exception mais la norme. Où la planification urbaine, les infrastructures sportives, la logistique et les équipements collectifs seront pensés comme des leviers d’attractivité et d’équité territoriale.

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