Aïd Al-Adha 2025 : une décision Royale saluée, un soulagement pour les Marocains

C’est une annonce qui a résonné avec force à travers tout le pays. L’appel de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à s’abstenir du sacrifice de l’Aïd Al-Adha en 2025 a été accueilli avec soulagement et reconnaissance par une grande partie des Marocains. Dans un contexte de sécheresse persistante, de flambée des prix et de crise du cheptel, cette décision s’inscrit non seulement dans la tradition de sagesse et de pragmatisme qui a toujours guidé le Royaume, mais elle constitue aussi un véritable ballon d’oxygène pour des millions de foyers.

Chaque année, l’Aïd Al-Adha représente une dépense conséquente pour les ménages marocains, notamment les plus modestes, qui n’hésitent pas à s’endetter pour acheter un mouton, parfois à des prix exorbitants. En 2024, les coûts avaient atteint des sommets, avec des montants dépassant les 6 000 dirhams pour un mouton de taille moyenne. Dans un Maroc où le pouvoir d’achat est sous tension, la décision Royale permet donc aux familles de souffler, d’éviter des sacrifices financiers lourds et de réallouer ces ressources à d’autres priorités essentielles comme l’éducation, la santé ou encore les dépenses du Ramadan et de la rentrée scolaire.

Outre le soulagement des ménages, cette suspension évite aussi une surchauffe du marché ovin. Ces dernières années, l’Aïd était devenu un terrain de jeu pour les spéculateurs, faisant grimper artificiellement les prix et rendant le sacrifice inabordable. En retirant la pression de la demande massive de l’Aïd, le marché retrouve un équilibre, ce qui devrait, à terme, permettre une stabilisation des prix de la viande ovine tout au long de l’année.

Par ailleurs, l’économie marocaine bénéficie aussi de ce répit. L’importation massive de moutons ou d’aliments pour bétail aurait creusé le déficit commercial et exercé une pression supplémentaire sur les devises étrangères. Cette année sans Aïd est donc aussi une opportunité pour repenser la filière de l’élevage, développer des solutions locales et réduire la dépendance aux importations.

Si cette décision est une réponse immédiate à une conjoncture difficile, elle ouvre aussi la voie à une réflexion de fond sur la filière ovine au Maroc. Comment garantir un approvisionnement durable, des prix accessibles et une rémunération juste pour les éleveurs ? C’est un défi majeur qui impose une modernisation du secteur, en s’inspirant des modèles semi-intensifs ou intensifs pratiqués ailleurs.

L’État a désormais une année pour enclencher cette transformation. Une meilleure gestion de l’alimentation animale, une structuration plus efficace des circuits de distribution et une réduction des intermédiaires sont autant de leviers qui permettront, dès 2026, de garantir un Aïd plus serein pour tous.

Au-delà de son aspect économique et social, cette décision illustre une fois de plus la capacité du Maroc à concilier tradition et modernité, foi et pragmatisme. En plaçant l’intérêt des citoyens au cœur de cette mesure, Sa Majesté le Roi Mohammed VI rappelle que l’essence du sacrifice ne réside pas dans le geste lui-même, mais dans l’esprit de solidarité et de responsabilité qui l’accompagne.

En 2025, les Marocains célébreront donc un Aïd différent, mais sans doute plus apaisé, plus en phase avec les réalités du moment. Et surtout, ils auront devant eux une opportunité unique de bâtir un modèle plus juste et plus résilient pour les années à venir.

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