Dans un contexte de crise d’approvisionnement en eau qui s’est aggravée ces derniers mois, le gouvernement sud-africain a conclu un accord avec son homologue zimbabwéen pour importer de l’eau traitée du pays voisin.
La pénurie d’eau en Afrique du Sud est devenue une préoccupation majeure, tant pour les autorités que pour les citoyens et les entreprises. Cette situation est largement attribuée à une gestion défaillante, à la corruption, au sous-investissement dans les infrastructures hydrauliques, aux coupures de courant et à la sécheresse qui frappe plusieurs régions du pays.
L’accord signé entre le ministre sud-africain de l’Eau et de l’Assainissement, Senzo Mchunu, et le ministre zimbabwéen des Terres, de l’Agriculture, de la Pêche et du Développement rural, Anxious Jongwe Masuka, vise à transférer de l’eau potable des usines de traitement des eaux de Beitbridge (Zimbabwe) à Musina (Afrique du Sud).
Selon M. Mchunu, ce transfert d’eau permettra de soulager les problèmes d’approvisionnement en eau dans la province du Limpopo, car les quantités fournies dépasseront la demande actuelle.
L’accord prévoit le lancement d’un plan de mise en œuvre pour la construction d’un pipeline et de stations de pompage afin de transférer 15 millions de mètres cubes (41 ml/jour) d’eau traitée du Zimbabwe à Musina. Le projet devrait être achevé en 2026.
L’Afrique du Sud souffre d’une demande en eau excessive, alors que les quantités disponibles sont insuffisantes pour répondre aux besoins des différents secteurs économiques et des consommateurs, en particulier dans un contexte de sécheresse persistante.
Selon Anja du Plessis, professeure agrégée et experte en gestion de l’eau à l’Université d’Afrique du Sud, le manque de planification et de gestion de la demande croissante en eau, due à l’augmentation de la population, à la migration et à l’expansion urbaine, est l’une des principales causes de la situation actuelle.
