Les Africains appellent la communauté mondiale à adhérer à l’appel de l’Accord de Paris pour une transition énergétique « juste et inclusive »

Au cours des deux dernières années, la communauté mondiale a accru la pression sur les pays africains pour accélérer leur transition énergétique. Elle a poussé les institutions financières à se désinvestir du pétrole, du gaz et du charbon. Les investissements dans les projets pétroliers et gaziers africains ont considérablement diminué, et pire encore, les pays, les organisations et les institutions financières ont commencé à faire pression sur ceux qui envisagent encore des investissements africains pour qu’ils les reconsidèrent, indique le président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie, NJ Ayuk, notant que les engagements de financement des pays développés envers les pays en développement, des milliards de dollars en financement climatique, n’ont pas été tenus.

«Si le monde veut vraiment honorer les objectifs de l’Accord de Paris, alors nous ne pouvons pas choisir les parties auxquelles nous nous conformons. C’est pourquoi nous appelons à adhérer à l’appel de l’Accord de Paris pour une transition énergétique « juste et inclusive ». Celle qui prend en compte les besoins, les priorités et les défis uniques de chaque pays. Celle qui permet aux pays africains de définir le calendrier de leurs transitions énergétiques afin qu’ils puissent pleinement capitaliser sur les avantages potentiels de leur transition énergétique, tout en minimisant les répercussions négatives », fait savoir le président exécutif dans son éditorial intitulé «Les Africains appellent la Communauté Mondiale à honorer son engagement en faveur d’une transition énergétique « juste et inclusive » », souligne-t-il.

S’agissant des limites des énergies renouvelables en Afrique, les gens supposent que «moi-même et la Chambre Africaine de l’Energie (AEC) sommes tellement occupés à protéger les industries pétrolières et gazières du continent que nous avons perdu de vue l’importance et la valeur d’ajouter des énergies renouvelables, y compris le solaire, l’éolien et l’hydrogène, au mix énergétique de l’Afrique. Ce n’est tout simplement pas vrai. En fait, les perspectives de l’AEC 2022 explorent en détail les avantages que les énergies renouvelables représentent pour l’Afrique », relève le responsable africain, notant que « l’augmentation de l’utilisation et de la production d’énergies renouvelables devrait entraîner la création d’emplois, la croissance économique, des avantages sociaux et sanitaires, ainsi que l’atténuation du changement climatique. L’Agence Internationale des Energies Renouvelables (IRENA) affirme que les énergies renouvelables créeront 45 millions d’emplois dans le monde d’ici 2050, et entraîneront une augmentation de 2,4% du PIB mondial». Cependant, nuance-t-il, ces avantages mondiaux ne seront pas nécessairement répartis également, du moins pas encore. Tant que nous ne répondrons pas au besoin de renforcer les capacités locales, « les particuliers et les entrepreneurs africains ne seront pas en mesure de tirer pleinement parti des opportunités d’emploi et d’affaires que représentent les nouvelles et élargies opérations d’énergie renouvelable. Les entreprises étrangères prendront les devants. Les travailleurs seront amenés des pays occidentaux. Les Africains peuvent obtenir des postes de niveau d’entrée – ce à quoi je ne m’oppose pas du tout – mais beaucoup seront ignorés lorsqu’il s’agira de postes mieux rémunérés avec plus de responsabilités ».

C’est pourquoi l’AEC prône le partage des technologies et des compétences entre les investisseurs occidentaux et africains. C’est pourquoi nous demandons la création de réglementations sur le contenu local adaptées aux secteurs des énergies renouvelables, et des initiatives de financement qui aideront les entrepreneurs locaux à concurrencer efficacement leurs homologues occidentaux. La plupart des acteurs des énergies renouvelables en Afrique ne sont pas africains. Les Africains ont peu ou pas accès au financement. Le niveau de participation africaine à cette économie verte est très faible et cela crée plus de doutes sur l’ouverture de l’industrie à de nombreux jeunes qui veulent sérieusement en être des acteurs. Il est raisonnable d’exiger des règles du jeu équitables pour les Africains – et le temps nécessaire pour les créer, précise-t-il.

 

 

 

 

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