Gazoduc Nigéria-Maroc : lancement de l’étude métocéanique
Le projet stratégique du gazoduc Atlantique Afrique entre le Nigéria et le Maroc franchit une nouvelle étape avec le lancement d’une étude métocéanique (Metocean Survey). Cette étude, essentielle à la mise en œuvre du projet, vise à collecter des données précises sur l’environnement marin afin d’assurer la sécurité et la durabilité de l’infrastructure.
Parallèlement au rôle du Gazoduc Maghreb-Europe (GME) dans le transport du gaz en flux inversé depuis juin 2022, cette initiative constitue une avancée clé pour le projet. Des équipements spécialisés ont été déployés sur les fonds marins à proximité des sites de débarquement prévus du gazoduc offshore au Maroc, en Mauritanie et au Sénégal. Ces capteurs collectent des données sur les courants marins, la température de l’eau, les vagues et la densité de l’eau.
D’après les informations obtenues par Le journaleco, cette étude est le fruit d’une collaboration entre la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) et l’Office National des Hydrocarbures et des Mines du Maroc (ONHYM), avec la participation de la société britannique RPS. L’Institut National de Recherche Halieutique (INRH) contribue également à l’étude à travers le navire marocain Hassan Al Marrakchi, soulignant l’engagement stratégique des trois pays dans ce projet.
Le coût total du projet est estimé à environ 26 milliards de dollars, comprenant l’extension du gazoduc entre le Nigéria et le Maroc (25 milliards de dollars) sur 5 669 kilomètres, ainsi que le gazoduc régional d’Afrique de l’Ouest (975 millions de dollars) d’une longueur de 678 kilomètres.
Le gazoduc, qui partira du Nigéria et traversera 13 pays d’Afrique de l’Ouest jusqu’au Maroc, sera connecté au GME et au réseau gazier européen. Il permettra également d’alimenter des pays enclavés tels que le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
La décision finale d’investissement est attendue en 2025, appuyée par des consultations financières et juridiques. La prochaine phase reposera sur la signature de l’accord intergouvernemental entre les chefs d’État concernés et le lancement des appels d’offres pour l’ingénierie de base (FEED) du gazoduc au cours de cette année.
Le projet a déjà franchi plusieurs étapes majeures, notamment les études de faisabilité et d’ingénierie, menées en deux phases. En parallèle, les études environnementales, cruciales pour le financement et la conformité aux exigences des bailleurs de fonds, sont en cours depuis un an.
L’itinéraire du gazoduc suivra un tracé offshore jusqu’à Dakhla avant de longer la côte atlantique marocaine pour être raccordé au GME. Le projet comprend trois segments principaux : le tronçon sud reliant le Nigéria à la Côte d’Ivoire via l’extension du gazoduc existant, le tronçon nord traversant le Sénégal, la Mauritanie et le Maroc jusqu’au GME pour l’approvisionnement de l’Europe, et enfin le segment central visant à connecter les infrastructures intermédiaires.
Avec cette avancée, les partenaires réaffirment leur engagement à renforcer la coopération énergétique et à stimuler le développement économique en Afrique de l’Ouest.