L’effondrement d’une mine à Jerada fait trois décès
Trois personnes sont mortes et trois autres ont été blessées mardi dans l’effondrement d’un puits de zinc et de plomb près de l’ex-cité minière de Jerada, ont annoncé les autorités locales. L’accident est survenu «dans une galerie traditionnelle exploitée par une coopérative détenant un permis», ont ajouté mardi les autorités locales, citées par l’agence officielle MAP. Une enquête a été ouverte sur les causes de l’effondrement, selon la même source.
La semaine dernière, deux décès accidentels avaient déjà endeuillé la ville de Jerada, agitée en début d’année par un mouvement de protestation sociale lui-même provoqué par des effondrements tragiques de puits abandonnés. Deux frères avaient été ensevelis fin décembre dans un puits désaffecté et au moins deux autres décès accidentels étaient survenus dans des conditions similaires les deux mois suivants.
Bastion de la lutte syndicale au Maroc, Jerada a été profondément affectée par la disparition de son activité principale à la fin des années 1990, avec la fermeture d’une importante mine de charbon qui employait alors quelque 9.000 ouvriers.
Depuis la fermeture de la mine des «Charbonnages du Maroc», jugée non rentable, des centaines d’hommes continuent de s’aventurer dans des puits désaffectés pour extraire du charbon de façon artisanale et le vendre à des négociants locaux, surnommés localement les « barons » et dotés de permis de commercialisation.
Les décès accidentels survenus fin 2017-début 2018 dans les puits de Jerada avaient entraîné de grandes manifestations, les habitants de cette ville demandant une alternative aux mines. Les autorités avaient annoncé une série de mesures pour relancer l’économie locale, promis de fermer les puits abandonnés, présenté un plan de reconversion pour créer des emplois et interdit toute «manifestation illégale».