Habitat menaçant ruine et PVSB.. Les deux grands ratés de Mme Bouchareb

Les dernières fortes précipitations que notre pays a connues sont venues mettre à nu une réalité amère et désolante à plus d’un titre. Il s’agit bel et bien de l’habitat insalubre et l’habitat menaçant ruine. Sur ces dossiers d’une grande sensibilité, la ministre harakie n’a pas réussi…tout simplement. A la tête du département de l’Habitat. Mme Bouchareb n’arrive toujours pas à fournir les réponses escomptées ça et là. A vrai dire, le bilan reste loin d’être probant. Jusqu’à présente, on se contente de rappeler les quelques réalisations du Programme National de Restauration des Bâtiments menaçant ruine adopté depuis déjà 2012. Un discours bien rodé ! on vous dira alors qu’un  recensement a été réalisé et plus de 43 700 logements ont été listés, dont 83% sont habités par des citoyens. Et que le gouvernement déploie d’énormes efforts dans le cadre de ce programme pour améliorer les conditions de vie de la population. Et ce ne sont pas les chiffres qui manquent ! Au Parlement, la ministre Bouchareb a déclaré que 80% des bâtiments délabrés se trouvent dans la sphère urbaine, 33 732 logements pour un coût financier de plus de 4,8 MMDH, le ministère contribuant à valeur d’un milliard de dirhams. La responsable gouvernementale a confirmé que 11 500 familles avaient bénéficié en 2020 de la restauration de leurs maisons, expliquant que 7 nouveaux accords avaient été signés, touchant 3 080 bâtiments. Et d’affirmer que « les efforts du gouvernement ont permis de sauver de nombreuses vies », révélant que « le programme quoique ambitieux rencontrait des obstacles dans le monde urbain et rural ». Dans le cadre de la stratégie préventive, ajoute Mme Bouchareb, le ministère déploie de grands efforts pour mettre en œuvre cette approche, que ce soit au niveau juridique ou institutionnel, faisant remarquer que le ministère s’attèle à la mise en œuvre d’un certain nombre de mesures contenues dans la loi-cadre n° 94-12 relative aux bâtiments menaçant ruine et à l’organisation des opérations de rénovation urbaine. C’est dire que les vraies réalisations tardent toujours à venir. Même constat ou presque pour le Programme Villes Sans Bidonvilles lancé en grande pompe en 2004 par le Gouvernement Jettou. Un programme qui devait aboutir, à terme en 2020, à l’émergence de 15 nouvelles zones urbaines intégrées abritant plus d’un million d’habitants. Seulement, le résultat est tout autre avec seulement deux vraies nouvelles villes qui remplissent peu ou prou leurs promesses. Très attendue aussi sur ce chantier d’intérêt national par excellence, Mme la ministre ne fait que rappeler encore une fois les timides réalisations en la matière. Sur ce volet donc, Mme Bouchareb rappelle les programmes de logement lancés dans les différentes régions du Royaume visant l’accès à un logement décent, notamment celui de logements à faible coût (140.000 Dhs) lancé en 2008 et destiné aux familles vivant dans les bidonvilles, les bâtiments menaçant ruine et celles à revenus limités. Ce programme, dit-elle, a permis la réalisation d’un total de 28.053 unités jusqu’en août 2020. Un programme qui a été suivi de l’adoption, en 2010, d’un mécanisme d’habitat social à 250.000 Dhs destiné aux catégories sans logement. Un projet dans le cadre duquel 496.603 unités ont été réalisées jusqu’à fin août  2020. Néanmoins, les chiffres parlent d’eux-mêmes pour démontrer que le bilan Bouchareb n’est pas aussi probant qu’on laisse entendre. En effet, cela fait maintenant des années que le Maroc n’avance pas comme escompté. Le pays est toujours à 59 villes déclarées sans bidonvilles sur un total de 85, et seuls 64% des ménages recensés ont connu une amélioration des conditions de vie alors que l’objectif initial était d’éradiquer totalement les bidonvilles à l’horizon 2010. Aussi, quelque 26 villes, notamment les plus grandes, sont encore gangrénées par les bidonvilles. Au Parlement, beaucoup de députés pointent du doigt le mode de gouvernance de ce programme et la lenteur de son rythme d’exécution. A rappeler à cet égard que le nombre de ménages ciblés est passé de 270.000, au lancement du programme en 2004, à 451.816 recensés (jusqu’à fin 2019).

Certes les contraintes en la matière sont nombreuses, mais ce qui est important à souligner c’est que la touche Bouchareb reste absente. Idem pour les solutions et la mobilisation sur le terrain. Sur ce dossier, certes épineux avec un océan de problématiques et d’obstacles, Mme Bouchareb semble être dépassée…

Mme la ministre est d’ailleurs très attendue à la Commission de contrôle des finances publiques à la Chambre des Représentants qui a programmé une réunion le mercredi 27 janvier prochain pour se pencher sur le programme villes sans bidonvilles. A suivre.

A. Q

 

 

 

 

 

 

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