Le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a présidé, mardi à Rabat, le conseil d’administration de l’Agence du bassin hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia (ABHBC). Cette réunion a été l’occasion de dresser un bilan des réalisations de 2023 et d’annoncer de nouveaux projets ambitieux pour garantir la sécurité hydrique du pays.
Une sécheresse persistante, des solutions renforcées
Face à une sécheresse qui persiste depuis sept ans, le Maroc adopte une approche proactive pour préserver et optimiser ses ressources en eau. Le ministre a rappelé que la gestion de cette crise s’inscrit dans le cadre des Directives Royales, insistant sur l’importance de solutions innovantes et d’une gouvernance efficace.
Grâce à une politique anticipative, le Royaume a su surmonter des périodes de stress hydrique, tout en assurant un approvisionnement continu en eau potable. Pour répondre aux défis actuels, la Stratégie nationale de l’eau est en cours d’actualisation, intégrant les nouvelles réalités climatiques et les besoins en infrastructures hydrauliques.
Des projets majeurs pour sécuriser l’approvisionnement
Parmi les initiatives clés, la poursuite de l’interconnexion des bassins hydrauliques a permis le transfert de 403 millions de m³ d’eau entre le Sebou et le Bouregreg, garantissant l’alimentation des zones côtières. Casablanca, Settat et Berrechid bénéficieront également d’un renforcement de leur approvisionnement grâce à un canal de 54 km reliant la station de dessalement de Jorf Lasfar au réseau hydraulique de Dourate.
Le ministère prévoit aussi la construction d’une station de dessalement à Casablanca d’ici 2026, avec une capacité initiale de 200 millions de m³ par an, extensible à 300 millions. En parallèle, un projet similaire est en préparation pour Rabat.
Préservation des ressources et innovations technologiques
Pour garantir la qualité des eaux transférées, le projet de dépollution des bassins du Bouregreg et du Sebou se poursuit. L’installation de 42 stations mobiles de dessalement et de déminéralisation de l’eau saumâtre vient renforcer cette dynamique.
Afin d’optimiser l’utilisation des ressources disponibles, un programme de réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation des espaces verts est en cours de généralisation. De plus, des campagnes de détection et de réparation des fuites, ainsi que la mise en place de camions-citernes et de forages exploratoires, ont été lancées pour répondre aux urgences.
Une sensibilisation accrue et une gestion transparente
Dans le cadre des efforts de sensibilisation, une vaste campagne nationale a été déployée en 2024 pour inciter à une consommation responsable de l’eau. La plateforme digitale « Maa Dialna » a été enrichie avec une nouvelle application mobile et un numéro WhatsApp permettant de signaler tout gaspillage d’eau.
Lors de cette session, plusieurs conventions ont été adoptées, notamment sur la protection contre les inondations et la réutilisation des eaux usées. La réunion a également rassemblé des responsables de haut niveau, confirmant la volonté du gouvernement de placer la gestion de l’eau au cœur des priorités nationales.
