France.. Les entreprises du BTP à l’arrêt auront droit au chômage partiel, a promis le ministre de l’Economie

Le ministre de l’Economie et des Finances français, Bruno Le Maire, a promis que les entreprises du BTP à l’arrêt auraient droit au chômage partiel et évoqué la mise en œuvre d’un «protocole» qui permettrait de cadrer les conditions d’une reprise des chantiers.

Reprenant les arguments de la FNTP (travaux publics), de la FFB (bâtiment) et de la Capeb (artisanat), le ministre a reconnu qu’il n’était «pas évident de protéger [du Covid] des salariés sur un chantier». «Les entrepreneurs du bâtiment, je les comprends. Ils ont des salariés, ils sont responsables comme tout entrepreneur, comme tout chef d’entreprise, de la protection de leurs salariés», a-t-il dit.

Elaboré en fonction des préconisations de l’organisme de prévention et de sécurité au travail OPPBTP, ce protocole prendrait la forme d’un guide des bonnes pratiques, adapté aux situations spécifiques des chantiers de travaux publics. «Nous souhaitons que ce guide soit validé par les ministères du Travail et de la Santé afin de lui donner une valeur juridique», explique-t-on à la FNTP. Les entreprises veulent qu’un éventuel arrêt de chantier pour des raisons sanitaires ne les emmène pas au tribunal. «Les choses se sont un petit peu calmées», a ainsi reconnu Bruno Cavagné, le président de la FNTP qui était la veille remonté comme une pendule.

On est loin du mode soupçonneux qu’a instauré ces derniers temps la ministre du Travail en ordonnant aux directions régionales du travail de «challenger» les entreprises demandant à être indemnisées. «Trop d’entreprises ferment parce qu’elles se croient obligées de le faire», écrit la ministre dans un document adressé à ses services en région révélé vendredi par Mediapart. Cela «alors que le gouvernement cherche autant que possible à préserver l’activité». Est-ce pour défendre cette idée qu’elle a morigéné les patrons jeudi sur LCI en les traitant de «défaitistes» ? En tout cas, Muriel Pénicaud les a bien braqués.

Mais paradoxalement, la brutalité de la ministre du Travail aura permis à Bruno Le Maire d’endosser le rôle du «bon flic», position plus commode pour faire passer, en souplesse, exactement la même étrange injonction : il faut que les gens restent chez eux et que l’activité redémarre.

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