Environnement.. L’approche « Taille Unique » ne prend pas en compte le droit du Cameroun d’exploiter ses ressources en gaz naturel

Le monde a mandaté une approche « taille unique », pour faire face au changement climatique, qui ne prend pas en compte le droit du Cameroun d’exploiter au maximum ses ressources en gaz naturel à faible émission de carbone, ou le besoin du continent d’éradiquer la pauvreté énergétique. La Chambre Africaine de l’Energie (EnergyChamber.org) accueille une discussion honnête et ouverte, où les africains ont leur mot à dire sur les meilleures solutions fonctionnelles pour l’Afrique. Durant African Energy Week, organisé par la Chambre Africaine de l’Energie, en partenariat avec le Département des Ressources Minérales et de l’Energie d’Afrique du Sud, la Chambre appelle à une réponse équilibrée à la vulnérabilité du Cameroun face au changement climatique.

Le Cameroun est un producteur de pétrole brut majeur de l’Afrique subsaharienne, avec une production totale d’hydrocarbures liquides atteignant une moyenne de 76.000 barils par jour, en 2017. Cette année là, le pétrole brut constituait notre principale exportation, soit 1,34 milliards de dollars. Le pétrole raffiné n’était pas bien loin, atteignant 396 millions de dollars.

Conscients du fait que nos champs onshore sont matures, nous avons diversifié notre économie. L’exploitation aurifère et de mines de diamants a augmenté dans nos régions du nord et de l’est, bien qu’à petite échelle. De plus, le Cameroun produit des matériaux nobles utilisés pour la construction, comme les sols, l’argile et le chaume ; rendant ainsi le prix du logement local plus raisonnable.

Même si ces secteurs sont importants pour notre futur, la plupart des attentes que nous avons quant à la croissance de notre économie concernent le gaz naturel et, plus particulièrement, le gaz naturel liquéfié, ou LNG. C’est un sujet dont nous avons hâte de discuter davantage durant African Energy Week, où nous partagerons nos expériences et perspectives.

Les réserves de gaz naturel du Cameroun sont estimées à 4,7 milliards de pieds cubes. Pour mettre les choses en perspective, nous sommes le quarante-huitième pays sur 99 en ce qui concerne les réserves de gaz prouvées, soit environ 0,07% du total mondial.

Bien que cela semble peu en comparaison avec, par exemple, les Etats-Unis et leurs 322 trillions de pieds cubes de réserves, le LNG offre un potentiel considérable au Cameroun, et au monde.

Propres et abondants, le gaz naturel et le LNG sont considérés comme étant essentiels à la transition énergétique. Le gaz naturel produit bien moins d’émissions que le charbon ou le diesel, et il peut fournir l’énergie nécessaire à l’éolien, au solaire et à l’hydroélectricité. La croissance sur le long-terme prévue pour le LNG est énorme. McKinsey indique que la demande augmentera de 3,4% par an d’ici à 2035, et que plus de 200 millions de tonnes de capacité nouvelle seront requises d’ici à 2050.

Grâce à un accord avec la Société Nationale des Hydrocarbures du Cameroun, l’entreprise d’énergie française, Perenco, et celle de traitement du gaz, Golar LNG Ltd., produisent déjà 1,2 millions de tonnes de LNG par an, grâce à un navire de LNG flottant (FLNG) déployé dans les eaux camerounaises, au large des côtes de Kribi, ainsi que 30.000 tonnes de gaz domestique pour les foyers camerounais, et 5.000 barils de condensats par jour.

Ces entreprises ont récemment annoncé leurs projets d’augmenter la production de LNG de 17%, en 2022. Et ce n’est que le début : on s’attend à ce que, d’ici à 2026, la production de LNG de l’installation Hilli Episeyo FLNG de Golar atteigne 1,6 millions de tonnes, après le forage de puits additionnels.

Le développement du champ Etinde s’ajoutera à ces chiffres. En effet, le deuxième projet LNG du Cameroun, l’installation FLNG Etinde, devrait être opérationnel dans quatre ans et aura la capacité de recevoir, traiter, stocker et décharger 30.000 barils de condensats par jour. On attend de ce projet qu’il crée plus de 400 emplois locaux pour les travailleurs qualifiés, et 3.000 emplois indirects supplémentaires.

Des emplois, de l’énergie nationale et une croissance économique, tout cela grâce à une ressource à faible émission de carbone, le long des côtes de notre patrie.

Un Environnement propice à la Transition

Alors que le Cameroun a besoin de développer ses ressources naturelles, il est important de prêter attention au fait d’avoir un environnement propice à l’entreprenariat, et d’améliorer la confiance des investisseurs et la conclusion d’accords. Les régulations Forex de la BEAC n’aident pas et ne feront que nuire au pays, tout comme le ferait un activiste pour le climat.

La Chambre croit au fait que cette régulation contribuera à favoriser le défi grandissant de la pauvreté énergétique, la corruption et le rôle à chaque fois plus important des bureaucrates dans les affaires commerciales. La question est simple : pourquoi ajouter une charge supplémentaire et des barrières, plus particulièrement à un moment où nous devons composer avec la transition énergétique et les difficultés à financer les projets pétroliers et gaziers ? Comme précédemment commenté par NJ Ayuk, notre Président Exécutif : « Les bureaucrates ne devraient pas choisir les gagnants et les perdants. Cela est négatif pour les marchés libres et vous ne pouvez pas aimer l’emploi et haïr ceux qui créent de l’emploi ».

Les entreprises, les gens ordinaires, sur la ligne de front, doivent être protégés de cela, et la Chambre s’est engagée à mener à bien cette mission. Cette dernière est claire et forte : nous sommes déterminés à être fermes face à cette provocation de la BEAC.

Pourquoi voudrait-on nous priver de cette opportunité ?

Le Cameroun s’est engagé dans le combat contre le changement climatique. Avec la grande majorité de nos citoyens travaillant dans l’agriculture, nous comprenons la façon dont le changement climatique peut affecter la subsistance. Alors que nous nous rapprochons de notre objectif de devenir un pays émergent d’ici à 2035, nous avons déjà fait de grands et importants pas pour réduire de 32% les émissions de gaz à effet de serre, grâce à l’utilisation de l’énergie renouvelable, y compris les panneaux solaires et le biogaz. Nous intégrons des pratiques durables dans la gestion de la savane et la réhabilitation de terres dégradées. Nous nous concentrons, également, sur le traitement des déchets et le recyclage.

Nous avons fait beaucoup de chemin. Nous savons qu’il nous reste encore davantage de chemin à parcourir pour enrayer les effets du changement climatique.

Mais nous savons, aussi, que pour accomplir notre destinée potentielle et finale, le Cameroun ne peut pas tourner le dos aux industries créatrices d’emploi. Nous exploitons nos richesses en ressources naturelles de la meilleure façon possible, à travers le développement du gaz naturel. Les décisions générales prises par l’Occident sans prendre compte des leaders africaines sont injustes, injustifiées et synonymes d’un retour au colonialisme. Certains pays du continent sont des puits de carbone, d’autres doivent faire face au danger imminent lié au changement climatique. Commet une approche peut-elle être adaptée et équitable partout ?

NJ Ayuk, Président Exécutif de la Chambre Africaine de l’Energie, affirme que la diabolisation des entreprises du secteur de l’énergie n’est pas une approche constructive, et que le fait d’ignorer le rôle structurel que les combustibles à base de carbone ont dans notre société actuelle dénature le débat public. L’union des entreprises du secteur de énergie, des gouvernements et des groupes de la société civile, dans le but de trouver des solutions fonctionnelles, permettra d’accomplir beaucoup plus.

Nous ne pouvons pas aimer les emplois et haïr ceux qui les créent. Le Cameroun peut faire face à ses défis liés au changement climatique et utiliser ses ressources en énergie pour stimuler notre économie.

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