Des fonctionnaires utilisent leurs copines pour collecter des pots-de-vin

Pour éviter de tomber en flagrant délit en recevant des pots-de-vin, des fonctionnaires utilisent une astuce diabolique. Ils engagent leurs copines pour servir de médiation dans la collecte de sommes d’argent auprès de ceux qui souhaitent obtenir des documents administratifs et des autorisations.

Un investisseur du secteur immobilier a confirmé avoir reçu un avis d’une personne lui demandant de se rencontrer dans un café d’un hôtel de Casablanca pour une affaire le concernant. Au cours de la réunion, il lui avait indiqué la nécessité de contacter une médiatrice afin d’obtenir un document administratif qu’il n’a pas pu l’avoir pendant plus de huit mois, et lui a fourni un numéro. L’investisseur l’a appelée. Ils ont fixé un rendez-vous dans un café à Ain Diab. La médiatrice a exigé qu’il lui remette 80.000 dirhams dans son appartement à Bouskoura, et pour éviter tout enregistrement, elle l’a contacté par écrit.

Il n’avait pas le choix, car il avait besoin de ce document pour commencer son travail le plus tôt possible, et effectivement il a pu le recevoir, a affirmé la même source, précisant que sa relation avec la médiatrice comprenait d’autres dossiers.

Des sources ont expliqué au journal Al-Sabah qu’un certain nombre de fonctionnaires, dans divers départements, emploient maintenant leurs petites amies pour collecter des pots-de-vin. La liste des personnes visées est établie sur la base des dossiers qui parviennent à des médiateurs. Ces derniers communiquer avec les personnes concernées pour leur indiquer le chemin à suivre pour satisfaire leurs besoins.

Les maîtresses de fonctionnaires déduisent leur part des pots-de-vin qu’elles reçoivent, ce qui leur a permis d’accumuler des richesses, puisqu’elles possèdent désormais des biens immobiliers dans plusieurs villes.

Les fonctionnaires impliqués dans ces pratiques sont en mesure de collecter des commissions, à l’abri des regards des autorités, et de transformer les appartements de leurs copines en locaux de collecte, pour sécuriser les lieux et éviter les visites soudaines aux services de sécurité.

Ces pratiques se sont généralisées auprès des hommes d’affaires qui souhaitent obtenir des documents administratifs en peu de temps, souligne-t-on.

Les appartements de copines sont transformés en endroits pour la tenue des rendez-vous et la discussion des dossiers en suspens et des montants de commission à payer, des soirées sont organisées en présence d’hommes d’affaires et de médiateurs en plus de concubines de responsables, qui évitent d’assister à de telles réunions afin d’éviter les soupçons.

Les mêmes sources ont souligné que les hommes d’affaires et les investisseurs préfèrent payer les sommes et ne pas dénoncer ces pratiques pour éviter les mesures de rétorsion à l’avenir par d’autres responsables, car les pots-de-vin créent des réseaux d’intérêts difficiles à démêler.

Ce réseau est particulièrement actif dans les grandes villes, notamment Casablanca, Marrakech et Tanger, et les services de sécurité n’ont pas encore pu le démanteler en raison de la confidentialité et des méthodes innovantes qu’il utilise pour collecter des pots-de-vin.

K. FAKHIR

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