Aménagement Urbain Durable . L’avis de M.Badr Kanouni, PDG du GAO (Part II)   

Il est important dans un premier lieu de rappeler le rôle du Groupe Al Omrane en tant que bras armé de l’Etat en matière d’habitat, d’aménagement et de développement urbain et qui est présent sur tout le territoire avec ses 71 représentations, que ça soit avec ses sociétés régionales ou leurs 56 agences territoriales.

Notre mission est de mettre en œuvre de manière directe ou à travers nos opérations propres les programmes de notre ministère. Je citerai principalement :

  • La lutte contre l’habitat insalubre, puisque nous avons traité avec nos divers partenaires institutionnels, le cas de plus de 1 million et demi de citoyens marocains qui ont pu quitter les bidonvilles, ce qui représente à peu près 83% du programme national,
  • Toujours dans ce domaine, et plus précisément pour le programme de RQSE et MANU, nous avons pu améliorer pour le compte du MATNUHPV et des collectivités territoriales les conditions d’habitat et de vie de plus de 8 millions de nos concitoyens,
  • Nous sommes impliqués de manière directe ou à travers le partenariat avec le secteur privé, dans la réalisation des logements sociaux à 140.000 DHS et ceux à 250.000 DHS, (ce sont depuis leur démarrage jusqu’à fin septembre 2022 : 165.260 unités lancées et 133.215 achevées.
  • Pour ce qui est de extensions urbaines et développement des territoires : le groupe réalise pour le compte du gouvernement 4 villes nouvelles, et a lancé une quarantaine de PU dans tout le pays,
  • Je citerai également le programme public de l’habitat des provinces du Sud : 148 projets engagés pour 144.665 unités (dont 54.172 de production nouvelle) qui ont nécessité des investissements de 7 MMDHS, dont 4 MMDHS financés directement par notre ministère.

Pour en revenir au sujet qui nous intéresse aujourd’hui, à savoir le développement urbain durable, nous estimons au niveau du GAO que la politique d’anticipation des besoins décrite précédemment, doit s’articuler autour de 5 leviers essentiels :

  1. Partager la vision des choix stratégiques de l’Etat définis au niveau central pour des aménagements urbains intégrés et cohérents, c’est-à-dire, l’obligation de réaliser ces dites extensions tel qu’expliqué précédemment avec la mixité sociale et fonctionnelle nécessaires, avec les infrastructures, équipements publics, espaces verts et activité économiques nécessaires.
  2. La déclinaison au niveau territorial de cette vision, par la mise à la disposition des acteurs territoriaux d’un foncier équipé (prêt à l’emploi) dans le cadre de zones d’aménagement concerté.

Ce sont ces mêmes acteurs territoriaux qui veilleront à décliner sur le terrain le choix quant à la nature de ces extensions urbaines (petite villes, moyennes ou grandes, centres émergents, villes nouvelles.. .),

2 points très importants à signaler à ce niveau. D’abord, il s’agit d’opérations quine sont pas des opérations immobilières ou d’aménagement classiques, mais bien d’opérations urbaines structurantes, qui sont par leur nature des opérations publiques à durées longues (15 ans et plus) et sont exposées au risque de survenance de plusieurs cycles immobiliers.

Ensuite, ces opérations doivent aussi bénéficier de la nécessaire et incontournable souplesse des règles d’urbanisme qui doit accompagner l’évolution des besoins et des réalités qui ne vont d’ailleurs que s’accélérer.

  1. Pour ces différentes raisons, l’opérationnalisation de cette vision à travers la réalisation de ces extensions urbaines ne peut se faire que par l’Etat à travers ses opérateurs publics vu la longueur des durées d’exécution et leur incompatibilité avec la recherche de maximisation des profits puisque ces derniers doivent être au contraire consacrés à l’exécution des missions publiques. L’idée étant de financer des prix de sortie différenciés, soutenables pour les différentes fonctions retenues : industrie, logistique, tourisme, équipements et autres…

Et pour l’habitat, le même principe de péréquation sera appliqué à son foncier, de manière à ce que le prix soit adaptés à chaque type de projet en fonction de la catégorie sociale ciblée.

L’Opérateur public aura par conséquent une commande claire (l’application de la politique publique dans chacune de ses opérations) qu’il devra exécuter sur le terrain et comme je l’ai dit, conformément aux choix des acteurs territoriaux.

 

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