Aménagement.. Comment préparer les villes marocaines aux changements climatiques …

Dans la continuité de la réflexion qu’il mène sur les enjeux liés au développement des villes et des territoires, l’Institut Groupe CDG a organisé le vendredi 16 décembre un webinaire sous le thème : « Préparer les villes marocaines aux changements climatiques ».

Les impacts du changement climatique compliquent les défis auxquels doivent faire face les villes marocaines aujourd’hui. Le développement urbain rapide qu’a connu le Royaume, conjugué à l’insuffisance des politiques d’accompagnement, a concouru au creusement des inégalités. A cela s’ajoutent les défis liés aux questions de sécurité et de souveraineté nationale, ainsi que les mouvements de « migration climatique » issus du milieu rural mais aussi en provenance des pays d’Afrique subsaharienne. Le manque de visibilité amplifie la crise : les pouvoirs publics doivent prendre des décisions dans l’immédiat quant aux infrastructures qui seront déployées à moyen et long terme, en l’absence de certitude sur l’évolution des conditions climatiques.

La crise est donc multi-dimensionnelle : on ne peut plus dissocier les effets climatiques et écologiques des aspects économiques, financiers et sociaux. Sa résolution doit donc mobiliser tous les acteurs : élus, société civile, populations locales, etc. Les effets du changement climatique doivent désormais être intégrés comme une composante intrinsèque de la gestion des espaces urbains.

Il y a également une réelle prise de conscience des enjeux climatiques au sein de la classe politique, ce qui a facilité l’intégration des actions d’adaptation et d’atténuation aux programmes d’actions locaux : 70% à 75% des projets prévus dans le cadre des nouveaux plans de développement régionaux (PDR) intègrent la dimension climatique. Toutefois, la mise en place de ces projets demeure tributaire de la disponibilité en quantité suffisante des ressources humaines disposant des compétences techniques nécessaires, particulièrement au niveau des petites communes.

Aujourd’hui, les bailleurs de fonds publics internationaux (banques de développement, agences de coopération, etc.) affichent clairement leur soutien aux projets à teneur climatique.

Toutefois, l’accès à ces lignes de financement peut s’avérer compliqué à cause du manque d’expérience des collectivités territoriales dans le montage économique et financier des projets climatiques et des difficultés qu’elles peuvent rencontrer pour assurer les reportings exigés par les bailleurs de fonds. C’est dans ce cadre que le SISTIF (Programme de Soutien Institutionnel, Stratégique et Technique à l’Intégration, à la Préparation et au Financement de Projets Locaux et Régionaux Adaptés aux Changements Climatiques) a été lancé et ce, afin de mettre en place une équipe d’expertise financière au niveau domestique capable d’accompagner les régions et les collectivités territoriales du Royaume dans le montage des projets à teneur climatique. L’objectif est d’accompagner les gouvernements locaux à monter des projets attrayants pour les investisseurs, qu’ils soient bailleurs de fonds étrangers ou nationaux.

Encadré :

Les recommandations :

–  Il ne faut pas commettre l’erreur de considérer que toutes les actions de développement durable sont coûteuses, car plusieurs relèvent uniquement du bon sens et leur mise en place ne nécessite pas des fonds supplémentaires (orientation des bâtiments, espaces verts avec des plantes adaptées au territoire en question, etc.) ;

 

– Les collectivités territoriales doivent être en mesure de monter des projets d’adaptation et d’atténuation qui soient techniquement viables, c’est ce qui leur permettra de créer de la mobilisation autour de ces projets et d’attirer les financements nécessaires ;

 

– Il faut encourager le développement d’organismes d’intermédiation (comme la CDG ou le FEC) capables de capter les financements climatiques internationaux, grâce notamment à la confiance dont ils jouissent auprès des bailleurs de fonds étrangers et à leur capacité à produire des reportings financiers conformes aux normes internationales ;

 

– Il faut également solliciter les financements privés : les collectivités territoriales développent plusieurs projets « bancables » dans des secteurs d’activités attrayants (transport, traitement des déchets, production d’énergies renouvelables, efficience énergétique, etc.) qui peuvent attirer des fonds privés ;

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