Les entreprises de construction frôlent le danger
Le secteur de construction et de l’immobilier au Maroc est asphyxié par une énième crise dont les résultats seront lourds pour les acteurs. Après la crise sanitaire advenue en 2020, une deuxième a vu le jour suite au conflit russo-ukrainien, qui a causé une hausse inédite des prix de la matière première de la construction.
En effet, le cours de minerai de fer a connu une hausse qui oscille entre 10% et 20%, ce qui a provoqué la fermeture et la suspension de l’activité de plusieurs importateurs, indiquent des sources. De surcroît, le prix de ciment au Maroc a grimpé de 10 à 12 dirhams/kilo, et les observateurs prévoient que le ciment continuera à grimper, après que son prix avant la crise ukrainienne était de 9 à 9,5 dirhams/kilo.
La même tendance haussière ravage le cours de ferraille, son prix au Maroc désormais oscille entre 4200 dirhams/Tonne et 4500 dirhams, alors qu’il ne dépassait pas les 2700 dirhams, avant les tensions entre la Russie et l’Ukraine.
Presque le même niveau de hausse (de 250 euros à 500 euros) concerne les prix de bois, le ciment ainsi que la brique de béton, qui s’est accru de 1,2 dirham à 2 dirhams unitaire.
Les entreprises de construction et BTP se trouvent dans une posture économique très désavantageuse, après s’être engagés dans des projets de construction et BTP sur la base des anciens cours et prix des matières.
Les professionnels réclament une intervention gouvernementale afin de résoudre cette asphyxie du secteur, d’autant plus que les promoteurs immobiliers refusent la cession d’une partie de la marge de gain, afin de permettre une bouffée d’air aux entreprises de construction.
Pour rappel, Fatima Zahra El Mansouri, ministre l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, avait présidé une rencontre avec les professionnels afin d’étudier les possibilités de subventionnement et de soutien à entreprendre à partir des propositions de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers, et ce, pour faire face à cette flambée des prix des produits et matières de construction.