Le BTP marocain entre relance, consolidation et durabilité : un secteur en pleine transformation

Le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) affiche une dynamique remarquable en 2025. Porté par une reprise vigoureuse de l’activité, des investissements publics stratégiques et une reconfiguration industrielle de grande ampleur, il s’affirme comme un levier central du développement national.

Les indicateurs conjoncturels les plus récents montrent une forte progression des ventes de ciment, en hausse de 16,4 % sur les deux premiers mois du deuxième trimestre, après une augmentation de 4,5 % au premier trimestre de l’année. Ce dynamisme témoigne d’une relance effective des chantiers à travers le Royaume, dans les domaines du logement, des infrastructures et des équipements publics.

Cette reprise s’est également traduite par une création nette d’environ 52 000 emplois dans le secteur au cours du premier trimestre, un signal fort de vitalité du marché et de confiance des opérateurs.

Le Maroc s’inscrit dans une stratégie d’investissement massif dans les infrastructures. Un programme ambitieux prévoit la construction et la rénovation de neuf stades d’ici 2028, avec une enveloppe de 20 milliards de dirhams, dans la perspective des grands rendez-vous sportifs continentaux et mondiaux. À cela s’ajoutent 42 milliards de dirhams alloués au développement des infrastructures routières, aéroportuaires et portuaires d’ici 2030.

Parallèlement, les chantiers bénéficient d’un encadrement réglementaire renforcé. Les nouvelles directives en matière d’assurance construction, notamment les couvertures « Tous Risques Chantier » et « Responsabilité Civile Décennale », visent à sécuriser les projets et à professionnaliser davantage les pratiques du secteur.

Le paysage du BTP connaît une phase active de consolidation. L’un des principaux groupes nationaux du secteur a récemment pris le contrôle majoritaire d’un opérateur historique, pour un montant estimé à plus de 4 milliards de dirhams. Cette opération stratégique devrait renforcer les capacités techniques et financières de l’ensemble, en vue de répondre aux exigences croissantes des marchés publics et privés.

Sur le plan financier, les entreprises cotées du secteur affichent des performances notables. Plusieurs valeurs présentent un potentiel de croissance estimé à 20 % par des analystes, et le secteur du BTP a représenté plus de 16 % de la progression globale de la capitalisation boursière nationale au premier trimestre de l’année.

La dimension environnementale prend de plus en plus d’importance dans les pratiques du BTP. Des initiatives ont récemment été lancées pour promouvoir un « acte de bâtir durable », encourageant l’utilisation de matériaux à faible empreinte carbone, l’efficacité énergétique, et l’économie circulaire dans le cycle de vie des bâtiments.

Cette orientation est en phase avec les engagements nationaux en matière de transition écologique et de lutte contre le changement climatique, et appelle à une évolution des compétences, des normes et des outils de planification.

Avec une croissance soutenue, des perspectives d’investissement solides et un cadre réglementaire en renforcement, le secteur du BTP se positionne comme un pilier stratégique de la transformation économique du Maroc. Il s’agit désormais de consolider ces acquis, d’intégrer pleinement les impératifs de durabilité, et de poursuivre les efforts de modernisation pour faire du BTP un vecteur de développement inclusif, innovant et résilient.

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