Rabat-Salé-Kénitra : Face au stress hydrique grandissant, la région mise sur les STEP pour préserver l’environnement

Face à la pression croissante sur les ressources en eau, la région de Rabat-Salé-Kénitra a déployé une stratégie audacieuse en misant sur les Stations de prétraitement des eaux usées (STEP). Ces installations, cruciales pour la région, visent à produire des ressources hydriques à forte valeur ajoutée tout en minimisant l’impact environnemental.

Les STEP sont principalement dédiées à la réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation des espaces verts et des terrains de golf. Grâce à ce processus, elles favorisent le recyclage des nutriments et contribuent significativement à la réduction de la pollution, limitant ainsi les rejets d’eaux usées dans l’environnement naturel.

Selon Imane Bey, directrice générale par intérim des Services permanents de contrôle de Rabat, ce projet s’inscrit dans les Hautes Orientations Royales et a été lancé en 2019 au niveau de la wilaya de Rabat-Salé-Kénitra. Il repose sur un réseau d’infrastructures comprenant six stations de traitement situées à Oum Azza, Skhirat, Bouregreg, Ain Aouda, Tamesna, et Salé.

Ces stations produisent quotidiennement 56.000 m³ d’eaux usées traitées, avec une capacité de stockage globale d’environ 30.000 m³. Les eaux ainsi traitées sont ensuite acheminées via 400 km de canalisations pour irriguer environ 1.200 hectares d’espaces verts publics dans les villes de Rabat, Salé, Témara, Harhoura, et Skhirat. En plus de l’irrigation, ces eaux sont utilisées pour des applications industrielles, telles que le lavage de véhicules, l’entretien des voiries et le curage des canalisations, grâce à des raccordements directs.

Pour renforcer l’efficacité de ce système, une quinzaine de bornes intelligentes ont été installées en remplacement des bornes d’incendie traditionnelles. Ces nouvelles bornes automatiques, équipées d’un système de contrôle d’accès par cartes intelligentes monétiques, permettent aux utilisateurs de procéder à un paiement anticipé en fonction de leurs besoins.

Depuis le début de ce projet, la consommation d’eau potable a diminué de 11,7 millions de m³ dans la région, souligne Mme Bey. De plus, pour garantir la qualité des eaux usées traitées, un Bureau de commande centralisée (BCC) a été mis en place, assurant un suivi en temps réel et un contrôle rigoureux de ces eaux afin de respecter les normes internationales.

Ce projet s’inscrit dans une série d’initiatives stratégiques du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (PNAEPI), lancé en 2020. Ce programme a permis de réaliser plusieurs projets similaires, augmentant le volume de réutilisation des eaux usées à 37 millions de m³ par an, principalement pour l’arrosage des parcours de golf et des espaces verts dans 17 villes.

Le PNAEPI prévoit également d’atteindre un volume de 137 millions de m³ d’ici 2027, visant à arroser les golfs restants et à soutenir d’autres projets agricoles et industriels. Conformément aux Hautes Orientations Royales, de nouveaux projets, notamment la construction de barrages prioritaires, le dessalement de l’eau de mer et le transfert d’eau entre bassins, seront mis en œuvre pour atténuer la crise hydrique.

En parallèle, des efforts sont déployés pour encourager une utilisation rationnelle de l’eau, notamment en interdisant l’usage d’eau potable pour des activités non essentielles et en favorisant le recours aux eaux usées traitées.

Ces initiatives, au cœur de la politique hydrique régionale, témoignent de la volonté de Rabat-Salé-Kénitra de préserver ses ressources en eau tout en assurant un développement durable de ses infrastructures.

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