Le Maroc franchit une étape audacieuse pour moderniser son secteur des transports
Le gouvernement marocain a dévoilé, lors d’une série de réunions tenues à Rabat du 28 au 30 avril, un vaste plan de réforme destiné à transformer en profondeur le système de transport national. Pilotée par Abdessamad Kayouh, ministre du Transport et de la Logistique, cette initiative ambitieuse vise à renforcer la sécurité, moderniser les infrastructures et améliorer la qualité de service dans tous les modes de transport.
Au cœur de ce dispositif, le programme « Autocar Sécurité » prévoit le renouvellement de la flotte d’autocars interurbains. D’ici à 2026, les véhicules les moins performants seront progressivement remplacés par des bus plus sûrs et plus sobres, grâce à une enveloppe annuelle de 200 millions de dirhams (environ 19,6 M USD). Cette mesure doit non seulement accroître l’attractivité des transports publics, mais aussi répondre aux exigences d’un strict protocole de sûreté routière.
Parallèlement à cette rénovation matérielle, le ministère lancera un « Programme de professionnalisation des conducteurs ». Tous les chauffeurs de transport public bénéficieront d’une formation complète, axée sur les bonnes pratiques, la gestion des situations d’urgence et l’accueil des passagers. Cette montée en compétences entend garantir un service uniforme et de haute qualité, tout en abaissant le taux d’accidents liés à l’erreur humaine.
Les secteurs du transport rural et touristique ne sont pas en reste : des lignes supplémentaires seront ouvertes dans les zones isolées, facilitant l’accès des populations rurales aux centres urbains. Les opérateurs touristiques recevront, quant à eux, un soutien financier ciblé pour moderniser leurs véhicules et étoffer leur offre, afin de mieux absorber la croissance du flux touristique et contribuer davantage au rayonnement international du Maroc.
Autre point marquant : la digitalisation des procédures administratives. Une plateforme en ligne unifiée permettra bientôt d’enregistrer les demandes d’autorisation, de suivre l’entretien des véhicules et de traiter les réclamations des usagers. Cette dématérialisation poursuivra trois objectifs : réduire la bureaucratie, renforcer la transparence et améliorer l’efficacité opérationnelle de l’ensemble du secteur.
Le plan intègre également une dimension ferroviaire. Une enveloppe de 96 millions de dirhams (9,6 M USD) est prévue pour moderniser la ligne de chemin de fer existante et préparer l’extension du réseau à l’horizon 2030. Cet effort doit renforcer la connectivité tant nationale qu’internationale, en mettant notamment l’accent sur le transport de marchandises.
Enfin, conscient de l’essor du marché de la location de véhicules sans conducteur, le ministre a accordé un délai supplémentaire aux agences pour qu’elles se mettent en conformité avec le nouveau cadre réglementaire entré en vigueur en avril 2024. Cette transition assouplie vise à préserver l’élan de ce secteur en plein boom, tout en assurant le respect des normes de sécurité.
Avec ce schéma de réforme global, le Maroc s’engage résolument sur la voie d’un système de transport moderne, sûr et durable, capable de répondre aux besoins croissants de ses citoyens et de ses visiteurs, tout en soutenant les ambitions économiques du royaume.
