Casablanca traque les constructions illégales
La capitale économique du Royaume passe à la vitesse supérieure dans sa lutte contre les constructions illégales. Étables non autorisées, salles de fêtes érigées sur des terres agricoles, bidonvilles proliférant près des chantiers : les autorités redoublent d’efforts pour reprendre le contrôle du territoire urbain.
Selon une source proche du dossier, citée par Hespress, « la situation devient intenable ». Le ministère de l’Intérieur a donné des instructions fermes aux caïds et pachas afin d’agir sans délai. Une pression qui fait suite à des rappels adressés aux gouverneurs sur l’application rigoureuse de la loi n°66.12 relative au contrôle des infractions urbanistiques.
Dix jours pour se conformer ou voir sa bâtisse rasée
Désormais, tout contrevenant dispose d’un délai maximal de 10 jours pour régulariser sa situation. Passé ce délai, la démolition devient inévitable. Cette sévérité s’accompagne de moyens technologiques nouveaux : des drones survolent les zones sensibles et repèrent l’extension illégale des constructions, notamment à proximité des grands travaux routiers.
Les données récoltées sont directement transmises aux inspections centrales du ministère, permettant une réactivité accrue. Ces surveillances ont mis à jour les défaillances ou complicités de plusieurs agents d’autorité, dans un contexte tendu après le passage de la « Commission 360 », chargée d’évaluer les dossiers de promotion dans l’administration territoriale. Des sanctions disciplinaires, allant jusqu’à la mutation ou la révocation, sont à prévoir.
À Médiouna, un président de commune a manifesté son mécontentement après le survol d’un drone au-dessus de ses hangars jugés suspects. Il aurait même proféré des menaces de tirer sur l’appareil à l’aide d’un fusil de chasse, selon Hespress.
Par ailleurs, cette offensive contre l’habitat informel et les irrégularités urbanistiques perturbe les équilibres politiques locaux. Plusieurs élus, anciens ou en exercice, s’inquiètent des conséquences de ces opérations sur leurs stratégies électorales. La redéfinition prochaine du découpage électoral, qui s’appuiera sur une cartographie urbaine actualisée, pourrait rebattre les cartes dans plusieurs circonscriptions.