Des bâtiments en ruine dans la médina d’Essaouira : un danger quotidien pour les habitants et les passants

Dans les ruelles étroites de la médina d’Essaouira, classée patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2001, un autre type de menace plane, bien plus tangible que le simple passage du temps : des bâtiments délabrés, fissurés et parfois à deux doigts de l’effondrement, qui menacent chaque jour la sécurité des passants, des habitants et des commerçants.

Le quotidien devient inquiétude, surtout dans des artères comme la rue Zerktouni, l’une des plus fréquentées de la vieille ville. Là, des édifices visiblement fragilisés par les années laissent craindre le pire à chaque averse ou au moindre souffle de vent fort. Les murs s’effritent, les toitures ploient sous leur propre poids, et les regards inquiets se lèvent de plus en plus souvent vers ces structures qui pourraient céder à tout moment.

« Ce n’est pas juste une question de patrimoine, c’est une question de vie ou de mort », confie un habitant du quartier, qui évite désormais certaines rues de peur qu’un pan de mur ne s’écroule sur lui ou ses enfants.

Certes, des efforts ont été engagés ces dernières années dans le cadre d’un programme de réhabilitation de la médina. Plusieurs maisons et équipements publics ont bénéficié de travaux de restauration qui leur ont redonné une seconde vie. Mais de nombreuses bâtisses restent toujours en attente, comme oubliées dans une ville pourtant portée par le souffle du tourisme culturel et le prestige d’une reconnaissance internationale.

Et c’est là que réside la douleur des habitants : voir leur ville aimée et célébrée dans les brochures touristiques, tout en redoutant au quotidien une tragédie évitable. Car dans cette médina qui accueille chaque année des milliers de visiteurs marocains et étrangers, l’abandon de certains quartiers crée un contraste cruel entre le rêve et la réalité.

« Il ne s’agit pas seulement de réparer des murs ou des toits. Il s’agit de respecter la mémoire de la ville et la dignité de ses habitants », tonne un acteur associatif local, dénonçant le manque de réactivité des autorités locales et des élus. « Il y a des budgets, des programmes, des intentions. Ce qu’il manque, c’est le courage d’agir avant qu’il ne soit trop tard. »

La médina d’Essaouira ne peut pas être réduite à une façade de carte postale. Elle est un lieu de vie, un repère identitaire, un pilier du développement local. Chaque bâtiment menaçant ruine est un risque humain et une blessure urbaine. Et si des pas ont été faits, le chemin reste long pour garantir à tous sécurité, fierté et espoir.

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