La Fimme dénonce les mesures de défense commerciale

Les opérateurs de la construction métallique, navale, les transformateurs (comme les fabricants de fours), les tubistes «expriment à l’unanimité leur mécontentement et leur refus catégorique de toute mesure de défense commerciale», écrit la Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (Fimme) dans une lettre adressée le 1er février 2019 au ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy.

Auparavant, la fédération avait tenu des réunions avec les différents départements ministériels, notamment du Commerce extérieur. A travers ces réunions, la Fimme a voulu «trouver des équilibres adéquats» entre les intérêts de toute la corporation.

En effet, seuls quelques gros producteurs du marché local sont en amont du secteur. L’acier plat (tôle) de Maghreb Steel et les produits longs des autres sidérurgistes, comme le fer à béton de Sonasid, bénéficient depuis 5 ans de mesures de sauvegarde ou d’un bouclier antidumping.

En revanche, la grande partie,composée de chaudronniers, de fondeurs de métaux, de constructeurs métallique et naval, de tubistes, de tréfileurs, de soudeurs industriels…, est en aval du secteur. Ces entreprises revendiquent aussi leur statut de porte-étendard «d’une industrie industrialisante», indique le président de la Fimme, Tarik Aitri.

La protection douanière décidée par le gouvernement affecte une grande partie du monde de l’acier. Leur fédération fait part de ses inquiétudes au ministre de l’Industrie. Plusieurs rencontres ont été tenues auparavant avec de hauts fonctionnaires dont ceux de la Douane pour les «informer sur les contraintes et les risques graves que subira le secteur», souligne la lettre.

Soulignons que le gouvernement a octroyé un contingent d’importation destiné uniquement au fil machine et au fer à béton, mais pas à la tôle. Sa répartition en 2019 vient d’être dévoilée par le département du Commerce extérieur : 337.013,6 tonnes à 24 entreprises. Mais cela n’est pas suffisant pour parer à l’asphyxie financière et industrielle dont se prévaut aujourd’hui la majorité des membres de la Fimme.

Dans sa lettre au ministre, la fédération appelle la révision «d’une politique protectionniste qui n’aurait donné aucun résultat. Si ce n’est de mettre à mal le secteur (en aval) et d’avoir un impact néfaste sur le consommateur marocain». La réponse de Moulay Hafid Elalamy se fait toujours attendre depuis plus de deux mois.

Sur le plan juridique, son ministère a une marge de manœuvre restreinte. Le Commerce extérieur est tenu par les règles de l’OMC. Mais d’un point de vue politique, le ministre a une plus grande latitude pour agir.

vous pourriez aussi aimer
Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.